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« Y A-T-IL UN CHIEN QUI ABOIE… DANS LES DIDASCALIES ? » DISCOURS THEATRAL ET ENONCIATION


JEAN CRISTOPHE PITAVY
UNIVERSITÉ « JEAN MONET », SAINT-ETIENNE

Issue:

INTERSTUDIA, Number 4

Section:

S

Abstract:

Nous voudrions nous consacrer ici à un fonctionnement particulier du français dans la construction d’un Ă©noncĂ© exprimant une proposition renvoyant à une situation d’Ă©nonciation d’un type particulier. Nous considĂ©rerons comme rĂ©vĂ©lateur le fait qu’à propos de la même situation rĂ©fĂ©rentielle, selon le type auquel il appartient, un discours pourra ou non employer une structure donnĂ©e. L’Ă©cart ou la distribution dont il s’agit se situe dans le cadre de la fiction théâtrale. Les « types » de discours en question renvoient respectivement à ce que peuvent dire les personnages d’une scène dramatique (les rĂ©pliques), les Ă©lĂ©ments descriptifs ou « performatifs » fournis par l’auteur au lecteur/metteur en scène (les didascalies), mais aussi le commentaire ou les paraphrases susceptibles d’être produites ad libitum dans le cadre d’un commentaire in situ, notamment de la part d’un metteur en scène. Ces trois types ou niveaux Ă©tant bien sûr censĂ©s renvoyer au même rĂ©fĂ©rent, une situation particulière de la scène en question. Dans une situation donnĂ©e, pour indiquer que quelque chose se passe ou simplement est vrai à l’instant d’Ă©nonciation, le français courant emploiera de prĂ©fĂ©rence une structure à extracteur de type il y a x qui… Ainsi, si au moment où je parle, j’entends les aboiements d’un chien, je dirais spontanĂ©ment Il y a un chien qui aboie. Ce type de structure est analysĂ© comme caractĂ©ristique du français courant (cf. entre autres la thĂ©orie de Culioli ou la synthèse de Lambrecht 1994), il peut même être donnĂ© comme la structure « normale », par opposition à la phrase canonique Un chien aboie, pouvant être considĂ©rĂ©e comme d’un emploi impossible ou peu probable dans les mêmes conditions. Après avoir passĂ© en revue les valeurs d’emploi sĂ©mantico-pragmatiques de la structure il y a X qui… et certaines de ses variantes proches (notamment celles qui impliquent l’origine du discours comme « repère constitutif » : j’ai mon fils qui est malade à opposer à il y a quelqu’un qui est malade par exemple), nous tâcherons de mettre en lumière ce que nous apprennent les (im)possibilitĂ©s d’emploi de ce type de phrase dans le cadre du discours théâtral et ses diffĂ©rentes formes. Ainsi pourquoi les didascalies, inversement, n’admettent pas de phrase en il y a ? Pourquoi le mĂ©ta-commentaire de mise en scène, en revanche, est susceptible de l’employer ou pas ?

Nous proposerons de montrer que les limites d’emploi de ce type de structure à ancrage plus ou moins fort sont rĂ©vĂ©latrices des diffĂ©rents statuts que revêt le locuteur-Ă©nonciateur par rapport à une situation donnĂ©e.

Keywords:

discours didascalique, énonciation, il y a SN qui, fiction, monde réel.

Code [ID]:

INTERS200904V00S01A0015 [0002891]


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