La dynamique institutionnelle sous-tendue par les luttes pour la dĂ©colonisation ont mis au devant de la scène un certain nombre d’Ă©crivains/thĂ©oriciens qui sont devenus de vĂ©ritables icĂ´nes ayant produit un effet de thĂ©orie qui perdure largement dans le cadre du postcolonialisme. On songe ici en particulier au rĂ´le de Sartre, Fanon ou Memmi dans la dĂ©finition et donc la lĂ©gitimation de la figure de l’Ă©crivain anticolonial, ce qui dĂ©termine à la fois l’histoire de la littĂ©rature africaine (son Ă©mergence) et les contours de son corpus.
La reprise par les thĂ©ories postcoloniales des idĂ©es de Sartre, Fanon ou Memmi tendent à en faire des rĂ©fĂ©rences indiscutables qu’il serait donc impossible d’interroger aussi bien du point de vue de la manière dont ils sont devenus des sortes d’icĂ´nes dans un processus historique finalement assez rapide et qui mĂ©rite attention que du point de vue assez curieux qui veut qu’encore aujourd’hui, une entreprise de relecture thĂ©orique soit le signe certain d’une position rĂ©actionnaire.
Sans prĂ©tendre rĂ©pondre à toutes ces questions, la communication proposĂ©e tentera de mettre en Ă©vidence quel est le groupe et/ou la classe qui a dĂ©terminĂ© dans une remarquable continuitĂ© et avec une grande efficacitĂ© à la fois une production littĂ©raire (de l’anticolonialisme à la littĂ©rature nomade) et son efficacitĂ© discursive. |