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« AH ! L’ FOND SALÉ DE LA MER » DU SÉRIEUX DES JEUX POÉTIQUES


JEAN-FRANÇOIS JEANDILLOU
UNIVERSITÉ PARIS OUEST NANTERRE - LA DÉFENSE

Issue:

INTERSTUDIA, Number 5

Section:

LA LITT

Abstract:

De l’Ă©criture en vers d’Alphonse Allais (1854-1905) on connaĂ®t essentiellement quelques distiques holorimes, des jeux de rimes in absentia ou des paires d’alexandrins exceptionnellement court et long. Après avoir pris la mesure des innovations mĂ©triques et poĂ©tiques de l’« humoriste fin-de-siècle » (trivialitĂ© burlesque des bout-rimĂ©s, « fable-express », Ă©quivoque gĂ©nĂ©ralisĂ©e, etc.), on abordera la question de la « rime riche à l’œil », qui repose sur une homographie associĂ©e à une stricte hĂ©tĂ©rophonie (« Les gens de la maison Dubois, à Bone, scient / Dans la froide saison, du bois à bon escient »). Loin de se rĂ©duire à un jeu approximatif et gratuit, cette expĂ©rimentation formelle engage une rĂ©flexion aiguĂ« sur les principes traditionnels de la versification française : la contrainte artificieuse n’est là qu’un moyen de dissimuler, sous des dehors comiques sinon absurdes, une remise en cause du langage dont le XXe siècle devait tirer profit avec plus ou moins de bonheur. Voilà pourquoi le Collège de Pataphysique, dont Ionesco fut Transcendant Satrape, affirmait que chez Allais « le sĂ©rieux et son absence se confondent en s’abolissant ».

Keywords:

Alphonse Allais, holorime, rime pour l’, œ, il, jeu de mots.

Code [ID]:

INTERS200905V00S01A0001 [0002918]


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