Abstract: | Le thème de la fin du monde et celui du retour à une nouvelle vie prédominent essentiellement dans notre analyse du sujet beckettien dans « Oh les beaux jours ». La scène théâtrale beckettienne, de par l’ensevelissement quasi-total de son personnage Winnie, est traversée par l’image obsédante du déclin de la vie. C’est en « Mort personnifiée » que Winnie se présente en scène. Winnie reste un être humain que l’on peut identifier, même si certains signes créent une certaine illusion fantastique et la rendent foncièrement étrange et étrangère. L’équivoque s’installe donc entre la vie et la mort en scène. L’apparence d’une certaine image de la mort s’inscrit dans le corps de Winnie mais les traits du visage gardent l’expressivité de la vie éprouvée Le demi ensevelissement du corps de Winnie vient nourrir et se nourrir du corps de la terre à un niveau symbolique. La nature devient surnature. Le corps de Winnie puise ses énergies dans le monde des morts. Les détails du quotidien produisent une rupture d’équilibre et violentent directement la stabilité du corps enseveli. Un bruit de fond, la langue de l’indicible, se meut dans le temps et l’espace. L’avancée des divers états d’être de Winnie s’inscrit dans une succession de souffles, de silences, d’accords muets et de mots, dans le vide d’un espace théâtral à habiter. L’événement d’être se vit toujours à l’extrême limite. La vie est donnée et se donne lorsque l’imagination déborde du réel tout en s’y ancrant fermement. La limite et l’illimité s’unissent, s’enlèvent sur l’envers ou le revers du fil du tapis scénique. |