Abstract: | QualifiĂ© de « paratexte », de « couche du texte théâtral non prononcĂ© sur scène » voire de « texte secondaire », le texte didascalique fonctionne, d’une part, comme la trace de la voix auctoriale et, d’autre part, comme un matĂ©riau qui dĂ©termine, ou pour le moins conditionne, l’Ă©nonciation et la reprĂ©sentation du texte dramatique. Initialement destinĂ© à demeurer hors la scène, à ne pas être perçu explicitement par le spectateur, le texte didascalique apparaĂ®t toutefois frĂ©quemment sur la scène théâtrale contemporaine à travers son Ă©nonciation linguistique.
En introduisant le texte didascalique sur scène, la mise en scène exerce sa propre praxis critique. Contrairement à une praxis critique sĂ©miologique telle qu’elle a Ă©tĂ© postulĂ©e par Roland Barthes, il nous semble que certaines pratiques théâtrales – en l’occurrence le discours didascalique – dĂ©fendent une double praxis critique : celle de l’objet lui même et celle dite traditionnellement sĂ©miologique, c’est-à-dire « la mĂ©thode fondamentale de la critique idĂ©ologique ».
À travers l’Ă©tude du discours didascalique, je m’efforcerai de prĂ©senter quelques jalons thĂ©oriques et mĂ©thodologiques permettant de mettre au jour cette double praxis critique théâtrale ainsi que son impact sur l’esthĂ©tique du théâtre contemporain. |